« Michael Jackson » par Armando Gallo et Claudio Gallo, 1984
📖« … Quand je travaille avec lui, mon talent ne connaît aucune limite, je vais jusqu’à l’impossible pour l’entendre dire « parfait »…. » 📕
Avant notre événement MJ MusicDay avec Steve Porcaro, nous aimerions vous présenter un extrait de : » Michael Jackson, une biographie illustrée par Armando Gallo et Claudio Gallo « . 1984, éditions Fratelli Gallo. Photo Omnibus Press, CBS.
Merci à Sara Clauser de nous avoir transmis cet extrait de ce livre italien.
« Un soir de l’été 1983, j’étais chez Steve Porcaro et Rosanna Arquette : lui est claviériste de Toto et co-auteur d’un titre de Thriller, Human Nature, et elle est une grande actrice de cinéma. Ce sont des amis très chers et je leur avais rendu visite pour montrer quelques photos prises le week-end précédent, lors d’une sortie dans le désert de Palm Springs. Quelqu’un frappe alors à la porte, deux coups pas très forts et effacés. Steve va ouvrir et offre un accueil très joyeux : « Salut Michael ! »
Que se passe-t-il ?
Voilà Michael Jackson, vêtu d’un jean repassé et d’un sweat-shirt de Mickey imprimé sur sa poitrine. Il était entré à grandes enjambées mais, lorsqu’il m’a vu, il s’est arrêté net et le sourire de Rosanna se fige quand il remarque ma présence.
« Tu connais Armando ? » Steve me le présente. Je me fige aussi et des deux mètres qui nous séparent, et je ne peux que communiquer un « Bonjour » consciencieux !
Impassible, Michael parvient à peine à hocher timidement la tête et reste immobile dans une gêne étrange, presque enfantine. Steve prend les choses en main : il prend Michael par le bras et l’emmène vers la pièce où il stocke au moins vingt synthétiseurs et claviers qui sont connectés à un enregistreur seize pistes.
« Ecoute Michael, j’ai ajouté une piste sur le pont de « Chicago ». J’ai le sentiment que c’est plus étoffé, venons écouter ça ! »
Les deux frêles musiciens (ils sont tous les deux très minces) disparaissent dans la salle de répétitions et, depuis le salon, j’entends à nouveau le morceau que Steve m’avait décrit un peu plus tôt comme une autre chanson écrite pour Michael… Nous nous regardons l’un l’autre avec Rosanna et nos yeux s’écarquillent. « Il est très timide », me dit-elle.
« Vraiment ? Ça ne se voit pas ! » Répondais-je, me remettant de l’étrange énergie qui a pénétré dans la maison.
Quelques semaines plus tard, chez David Paich, un autre claviériste et arrangeur de Toto, j’étais en présence de Michael Jackson un peu plus longtemps. Michael travaille beaucoup avec David et Steve. Le studio de David, The Manor, se trouve tout près de la maison de Michael et ensemble ils ont travaillé sur près de 50 chansons. Tous celles que j’ai entendus étaient très bonnes et mériteraient de voir la lumière du jour sur au moins deux albums. Pendant la demi-heure que j’ai passée dans la pièce avec David et Steve, je me suis rendu compte que Michael, bien que très timide, peut avec des hochements de tête mesurés, rejeter ou faire l’éloge de l’œuvre en question. Il utilise très peu de mots et ceux qu’il préfère sont « Parfait » ou « Magique ». Ils représentent ainsi son approbation durant ces trois jours et trois nuits de travail avec le duo Paich-Porcaro.
« Parfois, c’est fou de travailler avec lui », me dit Steve. « Mais il est la personne qui a le plus développé mes qualités d’arrangeur. Lorsque je travaille avec lui, mon talent ne connaît aucune limite. Je vais à l’impossible pour l’entendre dire ce « parfait ». C’est comme apporter un sourire à un ami cher frappé par une tristesse insurmontable. Peut-être que c’est Michael qui me fait devenir ce grand musicien que tout le monde veut sur le disque. »
Pour entendre le témoignage de Steve Porcaro au sujet du Roi de la Pop c’est le samedi 12 novembre à l’Abbey Road Institute.
https://www.mjmusicday.com/mjmusicday-with-steve-porcaro-la-billetterie-est-ouverte/